vendredi 9 septembre 2016

La motricité libre

Quand on devient parent pour la première fois (remarque c'est peut-être vrai également pour les autres enfants), on découvre un univers bien particulier. Un univers où se mêle des centaines, des milliers de questions ; un univers où il faut parfois faire des choix pour un bébé même pas encore né : couche lavable ou couche jetable? Allaitement ou biberon????

Dans tout se fatras apparaissent deux mots que, personnellement, je ne connaissais pas  avant d'être enceinte : Motricité libre. Alors comme je suis d'un naturel curieux, je me suis penchée sur la question.

Au fur et à mesure de mes balades sur les blogs et les sites, j'ai réalisé que c'est comme ça que je concevais le développement moteur de Peticha.

Il ne s'agit pas ici de juger qui que ce soit mais plus de partager quelque chose auquel je crois.

Prenons l'exemple du Youpala. Personnellement, je suis contre. Je trouve qu'il n'est adapté au développement physiologique du bébé et qu'il peut être source de nombreux dangers : chute dans les escaliers, brûlures... On dénombrerai 580 blessures graves par an en Europe (5000 aux Etats Unis!!). Toutefois, chacun prend les décisions qu'il trouve adapté pour son enfant et, encore une fois,  je ne porte aucun jugement.

Concernant la motricité libre, j'ai trouvé ces images crées par Bougribouillons. Je vous invite à aller visiter son site car elle y propose différentes affiches hyper intéressante sur divers thème (comme par exemple la DME).

Je trouve ces affiches concises et complète donc parfaite pour une présentation de a motricité libre (charge à chacun qui souhaite en savoir plus d'approfondir la question)





Une fois encore, il appartient à chacun de choisir ce qui lui parait le meilleur dans l'intérêt de son enfant. Par exemple, ici, nos avons malgré tout un parc. Peticha n'y va que très peu mais cela a été très pratique quand il ne dormait et qu'il me fallait laver la maison. 

Aujourd'hui il va quelques minutes, souvent quand nous déchargeons les courses. En effet, étant un enfant super bien élevé, il souhaite nous aider, sauf que, il faut le reconnaître, nous sommes peu disponibles pour l'accompagner et veiller à sa sécurité à ce moment. Du coup, nous le mettons un peu dans le parc.

De plus, du fait de son hypertonie postérieure, Peticha a du passer plus de temps que nous l'aurions souhaité dans sa chaise haute. Toutefois, quand je regarde son développement moteur aujourd'hui, je me dis que cela a été réellement pour son bien.

Et vous, êtes-vous adepte de la motricité libre?





mercredi 20 juillet 2016

Ce livre qui a sauvé nos nuits... et nos journéees

Je profite de la sieste de Peticha pour rédiger cet article.

Il y a quelques temps encore, il aurait été impossible pour moi décrire cette phrase.

Je vous explique, jusqu'en janvier Peticha ne faisait pas de sieste.
Les 10 premiers mois de sa vie, il ne dormait que 15 minutes le matin et 15 autres minutes l'après midi. Dans mes bras. Dès que je le déposais dans son lit ou dans sa nacelle, il se réveillait.

Je n'avais pas à me plaindre, il faisait ses nuits. Couché vers 20 heures, il se réveillait à 5h30. On a eu beau essayé de le coucher plus tard, et cela était très difficile, rien n'y faisait, il se levait à 5h30. 
Impossible de le coucher plus tard, comme il n'avait pas dormi de la journée, il était épuisée . Et comme je l'avais eu à bras toute la journée, ma patience avait déjà était mise à rude épreuve.

Je fais parti de ses parents qui pensent qu'un bébé ne pleure pas pour rien ; qu'il exprime juste un besoin non satisfait et que ce n'est pas à le laissant pleurer qu'il va réussir tout seul à combler ce besoin non  satisfait.

Pour autant, difficile de savoir ce qui ne va pas à ce moment précis avec un bébé. Vous lui changez la couche, lui proposez un biberon ou une tétine, lui prenez sa température... puis vous vous trouvez démuni; d'autant qu'ici, Peticha a un RGO interne assez important.

Pour moi, la meilleure réponse à lui apporter est de lui montrer que, même si je ne peux pas trouver la solution qui lui permettra d'être mieux, j'entends qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Et je lui montre en ne le laissant pas pleurer pendant des heures, même si cela est très éprouvant pour moi.

A la fatigue directe liée au fait de passer tout son temps avec bébé à bras (ou en portage pour un peu plus de liberté) s'ajoute celle liée au fait de devoir toujours se justifier. Oui je sais. c'est mon fils, je fais ce que je veux pour son éducation et je n'ai de compte à rendre à personne d'autre qu'à lui. Mais vous savez comment sont les gens, chacun y va de son petit conseil. 

Je crois qu'on m'a parlé du fameux 10- 15- 20 une bonne centaine de fois. Quoi vous ne connaissez pas cette technique!? Vous laissez pleurer bébé pendant 10 minutes, vous allez le voir, pour le rassurer. Puis vous le laissez pleurer 15 minutes, vous retournez le voir et le rassurer de nouveau. vous le laissez de nouveau pleurer 20 minutes, vous allez le rassurer de nouveau et là miracle bébé ne pleure plus!!! Sauf que dans la vie, la vrai (enfin la mienne), cela ne fonctionne pas. Et même si on persiste et si on renouvelle l'expérience. et quelle douleur pour moi, d'entendre Peticha pleurer comme ça sans réussir à se calmer tout seul.

Et puis, il y a les autres commentaires. Ceux qui se veulent bienveillant  et qui finissent par être plus harcelant qu'autre chose "Tu l'écoutes trop", "Laisse le pleurer une fois pour toute. tu seras tranquille", "Il te manipule", "Moi, avec les miens...."....

Alors, pendant ces 10 mois, j'ai appris à ne pas me plaindre, pour ne pas entendre les conseils malavisés de la voisine du beau-frère de la femme du boucher qui a, elle aussi, eu un enfant prématuré.

Et puis un jour dans une librairie, je suis tombée sur ce bouquin de Lyliane NEMET-PIER "Cet enfant qui ne dort pas... pour en finir avec les nuits sans sommeil".



J'ai lu la quatrième de couverture et voilà ce que j'y ai découvert :
" La petite musique, les histoires, les doudous, les tétines, la lumière allumée, la porte entrouverte... Pour endormir leurs enfants, certains parents ont tout essayé,la douceur comme la fermeté. 

C'est à ses familles au bord de la cris de nerfs que Lyliane Nemet-Pierr apporte son expérience de psychologue clinicienne et psychanalyste sur les troubles du sommeil.

Difficultés d'endormissement, cauchemars, terreurs nocturnes, réveils multiples sont décryptés chez l'enfant de 0 à 10 an. L'auteur balais les idées reçues pour que petits et grands retrouvent le sommeil."

Même si je n'en attendais pas grand chose, je me suis dit à 5,90 €, je ne perds pas grand chose. Et puis, rapidement, je me suis mise à la lecture de ce bouquin. Je l'ai "dévoré" en 3 jours.

Ne rêvez pas! Il ne s'agit pas d'un manuel qui va vous dire quand et comment faire pour réussir là où vous étiez en difficultés avant. en tout cas, je n'y ai pas trouvé de notice.

L'auteure présente des théories de grands professionnels de la petite enfance (elle parle de Winnicott, Spitz...) auxquels elle mêle ses propres analyses et, surtout, sa propre expérience. Ce bouquin est jonché de cas concrets que la clinicienne a rencontré au cours de sa carrière.

Ce mélange est si savamment dosé que ce bouquin ce lit facilement.
Il m'a amené à me poser des questions et à trouver des pistes de réponses pour expliquer, peut être, ce qu'il se passait dans la tête et le corps de Peticha lors de ces moments si difficiles.

Concrètement, quand il était à l’hôpital, je devais quitter le service pour récupérer Junior à l'école à 16h30 et revenir le lendemain. Ce moment était très difficile à vivre pour moi, aussi pour le rendre moins douloureux, j'attendais que Peticha s'endorme dans le cocon de son incubateur.

Sauf que je n'ai jamais pensé à l'insécurité que cela pouvait créer chez lui. En effet, il s'endort avec maman qui le regarde au travers de la vitre, souvent même avec une main posée sur son petit dos et à son réveil plus personne. Enfin si, toujours des soignants, mais plus la présence rassurante, l'odeur ou la voix d'un parent.

Après avoir pris conscience de cette "erreur" (je ne culpabilise pas. je pense que pendant toutes ces semaines chacun a fait comme il a pu), je me suis posée avec Peticha et je lui ai simplement expliqué qu'il n'avait plu à s'inquiéter, que je serai là à son réveil et je me suis engagée à le prévenir quand je ne serai pas là à son réveil et à lui dire qui sera là pour s'occuper de lui.

Et croyez le ou pas, mais cela a fonctionné. A partir de ce jour Peticha à commencer à faire des siestes. Parfois, cela reste compliqué (surtout quand il est malade ou qu'il a une poussée dentaire) mais cela a changé nos vies.

Je pense que je lirai de nouveau ce livre si un jour les difficultés réapparaissent.

En attendant, je vous le recommande chaudement surtout si votre petit trésor dort peu et que vous souhaitez essayer de trouver une solution (en même temps, si vous êtes comme moi, vous serez certainement prêt à tout tenter pour quelques heures de sommeil).

N'hésitez pas à me laisser votre avis sur ce livre.

Belle journée.

mercredi 22 juin 2016

Un si petit héros... #3

Pourvoir le début de cet article, c'est par ICI et par ICI.

Un jour, en rentrant en néonat, tout le monde me regarde avec un visage béat. Le chef de service vient me voir pour m'annoncer LA grande nouvelle qu'on attendait depuis deux mois : Peticha va pouvoir rentrer à la maison.

Je suis d'abord heureuse puis, peu à peu, d'autres sentiments viennent entachés ce bonheur : "je ne vais pas y arriver".
Cela fait plus de deux mois, qu'en plus des liens que j'ai tissé avec mon fils, j'ai noué une étroite et étrange relation de'amour et de haine avec son scope.
Cette machine qui seconde après seconde m'informe du rythme cardiaque de mon fils, de ses satanés bradys et désats.

Je ne veux pas repartir avec l'un (mon fils) sans avoir l'autre (la machine). Pour me rassurer, il paraît que c'est assez fréquent ce genre d'angoisse chez les parents, l'équipe me propose de passer 3 nuits en chambre mère/enfant sans la machine.

Et j'ai enfin mes trois jours à moi à l'hôpital dans la même chambre que mon fils. C'est peut être bête mais à ce moment là, j'ai eu l'impression qu'on me rendait un peu de ce qu'on m'a volé à la naissance de Peticha.

Un des seuls avantages de la prématurité (promis si j'en trouve d'autre, je vous fait signe), c'est que quand il arrive à la maison, on le connaît déjà. Pas comme les autres parents qui commencent à découvrir leur enfant. Cela fait deux mois qu'on l'observe sous toutes les coutures quand il est au plus mal comme quand il grandit en se battant comme un guerrier. Je sais quelle position va le soulager, celle qu'il préfère pour dormir, les bruits qui l'apaisent ceux qui, au contraire, paraissent l'agresser.

Arrive alors un autre quotidien. Sans soins (médicaux) et sans machine. On apprend a redécouvrir bébé autrement.

Ce moment pour beaucoup de monde autour de nous signifie la fin de la prématurité : il est à la maison, c'est que bébé va bien, il n'est plus en danger.
Alors, une fois pour toute, ce n'est pas parce que l'on est enfin réuni à la maison que l'histoire de la prématurité est terminée.

Factuellement déjà. Cet hiver, Peticha a bénéficié (comme de nombreux prémas) d'injection de Synagis chaque mois pendant la période épidémique de bronchiolite (le synagis n'est pas un vaccin mais plutôt une sorte de "dopant" pour aider bébé à lutter contre ce virus). Malgré tout, il en a fait plusieurs épisodes dès septembre ( à partir de quatre épisodes on ne compte plus et on appelle ça de "l'asthme du nourrisson") qui lui ont valu des inhalations, plusieurs fois par jour, de flixotide et de ventoline.

De plus, pas de piscine la première année. Ciao, les bébés nageurs.
Pas de mise en contact avec la collectivité. Bye bye, la crèche.
Et nous sommes très chanceux quand on voit les parcours d'autres petits héros.

Et puis, il y a le reste. Sur les inquiétudes inhérentes à la parentalité, se greffe LA grande  question que se pose chaque parent de préma (en tout cas, ceux que j'ai rencontré se la pose) : quelles sont et seront les conséquences de cette prématurité sur mon enfant?
Marchera t'il? Saura t'il parlé? Pourra t'il apprendre à lire?...

Le temps est la seule réponse à toutes ses questions. Or il est difficile de ne pas se projeter vers l'avenir quand on a un enfant. J'ai déjà du faire le deuil d'une certaine grossesse, quels autres deuils devrais-je?

vendredi 10 juin 2016

Un si petit héros.... #2


Pour lire la première partie de ce post, vous pouvez cliquer ICI.

La prématurité n'est pas, par définition, quelque chose qui se prépare. Ça vous tombe dessus.

Mon fils est né alors que je terminais juste le second trimestre de ma grossesse. Donc rien n'était prêt  : sa chambre, la valise pour la maternité, ses vêtements... et certainement pas moi, pas nous.
Je commençais juste à réfléchir à mon projet de grossesse : est-ce que je voulais une péridurale? est ce que nous voulions de la musique? Une ambiance particulière? Quel rôle voudrait tenir Chéri? Assister à l'accouchement?? Coupera t'il le cordon??

En une fraction de seconde toutes ces questions sont remplacées par une seule : Est-ce que bébé va vivre?


La prématurité vous vole une partie de votre grossesse. Les professionnels expliquent que les 9 mois de grossesse sont nécessaires pour que chacun puisse se construire et s'épanouir dans son nouveau rôle.


Pour ma part, je ne suis même pas sûre d'avoir senti mon, fils bouger dans mon ventre. Peticha étant mon premier enfant, j'ai bien senti des "petits trucs bizarre" mais pas  je n'ai pas eu le temps d'en avoir la confirmation. De plus, je rappelle qu'à la naissance, il ne pesait que 840 grammes.
Ce dont je suis sûre, c'est que Chéri n'a pas senti de coup de pied. Junior non plus.

Nous pensions qu'il nous restait 3 mois pour devenir papa, maman et grand-frère et en quelques minutes, ces 3 mois n'existent plus. Comme si nous avions fait un bon dans le temps ou que nous avions une amnésie d'un trimestre.

Avoir un enfant prématuré est un véritable traumatisme qu même titre qu'un accident de voiture. En une fraction de seconde, le monde autour de nous s'écroule.
En plus, on ne sait pas. Bien sûr, tous les jeunes parents ne savent pas s'ils vont y arriver ou pas. Les parents d'un prématuré ne savent pas s'il va vivre, s'il aura des séquelles, s'il marchera, s'il pourra parler... et n'auront pas de réponse avant des mois voir des années.

Les gens non plus ne savent pas. Ils ne savent pas quoi dire ni quoi faire. De ce fait, après la naissance de mon fils, JE n'ai eu quasi aucune visite (en dehors de nos parents, du frère de Chéri et de sa femme, ma sœur et ma meilleure amie). On ne m'a pas félicité.
J'essaye de ne pas en vouloir aux gens mais c'est parfois difficile d'être compréhensif. J'avais juste besoin de présence surtout le premier jour alors que j'étais séparée de mon fils.

S'ouvre alors à nous un monde nouveau. On le connait un peu parce qu'on en parle à la télé. mais maintenant, on va le connaître par cœur. Par cœur, le mot est totalement adapté, car chaque soir on y laisse le notre de cœur.

Chéri découvre d'abord la réa sans moi (toujours hospitalisé où mon fils est né). Il est accueilli par une soignante qui l'amène à la chambre de Peticha. On lui explique les fils, les machines, les bips. Mais il ne comprend pas tout. Ce n'est pas qu'il soit idiot ou que ça ne l’intéresse pas, c'est juste que pour le moment, il est inquiet pour son fils, inquiet pour moi.

Le lendemain, je les rejoins et à mon tour je découvre cet univers où tout est feutré, où tout est rythmé par les bips de machines.
On croise les autres parents, on se salue d'un regard, d'un hochement de tête entendu et compatissant.

Une puéricultrice m'explique tout, elle me fait visiter le service et m'en explique l'organisation.
Rapidement, des rituels s'installent. On devient des pros en lavages des mains, on enfile la blouse et le masque plus vite que dans un épisode d'Urgence ou de Grey's Anatomy et on sait exactement où se trouve chaque bouteille de solution hydroalcoolique.

Et puis, on commence à connaître tout le monde (chaque soignant se présente à chaque fois "bonjour, je suis Sam et c'est moi qui s'occupe de votre fils cet après midi"). On commence à parler avec les autres parents. On utilise du vocabulaire qu'on aurait préférait ne pas connaître : on parle de sipap, de bradys, de désat... les espoirs se mesurent en grammes pris et en taux d'oxygène.

Puis, un jour arrive une grande nouvelle : l'évolution de Peticha fait qu'il peut passer aux soins intensifs.

Vous n'allez pas le croire mais chaque changement de service a été très difficile pour à gérer (pourtant Peticha n'a jamais fait de retour en arrière). J'étais bien sur heureuse que les choses avancent pour mon fils mais j'éprouvais également énormément de peurs (surtout qu'il ne soit pas bien pris en charge dans le nouveau service).

Les semaines passent. Les chiffres sur la balance sont de plus en plus grands. De nombreuses étapes sont franchies : le premier kilo, le retrait de l'oxygène, le passage en berceau (sortie de l'incubateur), la première alimentation non gavée  (hors sonde naso-gastrique).

J'ai lu quelque part (désolée mais je ne me souviens plus et si quelqu'un a cette référence, je serai ravie de pouvoir l'ajouter) qu'être confronté à la prématurité est à la fois un sprint et un marathon.
Cette course ne serait pas possible sans les équipes soignantes. Dans les trois services où Peticha a été hospitalisé nous avons rencontré des personnes qui font leur travail avec une réelle passion. Qui peuvent rire avec vous puis vous offrir une oreille attentive lorsque vous craquez.. Pour moi dans cette course ils sont nos coachs.

Et je ne les remercierai jamais assez.

mercredi 1 juin 2016

Un si petit héros... #1


Dans mon premier post, je vous disais que Peticha a un parcours particulier.

Je vais vous le raconter aujourd'hui. Toutefois, je vous prie dès à présent d'excuser ce texte qui risque d'être un peu décousu. Sa naissance étant récente, je suis encore dans des émotions vives quand je la racconte et je me pers parfois dans mes explications.

De plus, je tiens à préciser que je ne vais pas vous parler ici de LA prématurité mais de NOTRE rencontre avec la prématurité. Je pense que chacun a une histoire qui lui est propre en fonction de son parcours, de son ressenti, de la façon dont il est entouré....

Ma grossesse a été compliquée. Mon médecin m'a prescrit un arrêt de travail avant la fin de mon premier trimestre pour deux raisons principales : 


- mon hypertension : avant ma grossesse, je faisais déjà de l'hypertension artérielle (HTA) mais avec mon cardiologue nous avions trouvé, après de très nombreux essais, le traitement adapté.
Quand le "projet bébé" a été lancé nous avons du changer ce traitement pas compatible avec une grossesse. Toutefois, nous ne sommes pas parvenus a trouvé le dosage qui équilibrerai cette satanée tension ;



- mon travail : quand nous nous sommes installés ensemble, Chéri et moi avons décidé que je viendrais "sur son secteur" pour éviter d'imposer trop de changement à Junior.
De ce fait, mon temps de trajet était de 1h30 (en voiture comme en train) chaque matin et chaque soir.
De plus, je suis éducatrice et j'intervenais à domicile. Ce qui ajoutait du temps en voiture (de manière très aléatoire).


Au fur et à mesure de l'avancement de ma grossesse, ma tension ne se stabilisait pas et les échos montraient un néné très remuant mais un peu petit.
Rapidement, le mot RCIU est tombé. Ce Retard de Croissance intra-Utérin est une conséquence de mon hypertension : à cause de cela les vaisseaux irigants le placenta n'ont pas pu remplir pleinement leurs fonctions.

J'ai donc dû être au repos au maximum. Avec le passage hebdomadaire de la sage-femme pour contrôler la tension et vérifier les protéines dans les urines (signes d'une pré-éclampsie [PE]).
Quand ma tension étati trop elevée, elle me déposait aux urgences gynecologiques pour une surveillance plus importante. J'y restais jusqu'à ce que ma tension baisse.


Un mercredi une protéinurie un peu limite l'a amené à me prescrire un exament complémentaire.
Le résultat de celui-ci m'a conduit, une fois de plus aux urgences de la maternité.


Me voici donc,à 28 SA (soit 6 mois de grossesse), le vendredi 13 mars 2015 aux urgences de la maternité avec une tension élevée et des protéines dans les urines.


D'abord se met en place le même protocole que d'habitude : je fais pipi dans un flacon (je ne vous ai jamais dit que c'était glam! ^^) puis on me met dans un lit et me branche a une machine qui prend ma tension toutes les 5 minutes.

Pendant, 1h30 je vois défiler des futures mamans angoissées parce que quelque chose ne va pas. Je ne suis pas inquiète pour ma situation. J'ai l'habitude, je vis cette situation toutes les semaines depuis la fin de mon troisième mois de grossesse.


Chéri arrive avec Junior qu'il a récupéré à l'école. L'infirmière entre à son tour avec un air différent de d'habitude: "Votre tension baisse mais vos résultats d'anaylyse ne sont pas bons".
Elle m'annonce que je vais être hospitalisée 24h et que je vais devoir refaire l'examen prescrit par la sage-femme et fait à mon domicile.


Chéri retourne à la maison me chercher le nécessaire et autant vous dire qu'à 28 SA rien n'est prêt.
A son retour, les 24h deviennent 48h le médecin préfère un temps d'observation plus long.

Je dis à Chéri de rentrer avec Junior qui commence à s'ennuyer sévère.

Vers 18h30, on me change de chambre. Le service étant vide, on m'installe en salle de réveil pour être au plus près du bureau des soignants et on commence le monitoring.

Le personnel vient souvent voir puis arrive le médecin qui commence à parler d'un transfert vers une maternité de niveau III. La plus proche est à 30 minutes de route de la maison. Les autres à plus ou moins 1h (sans compter les bouchons).
Il est clair : je serai transférée au premier endroit où il y aura de la place.

Les infirmières viennent de plus en plus régulièrement. Le médecin poursuit ses négociations pour un transfert mais en vain. Tous ont l'air de plus en plus inquiets. J'appelle Chéri, je lui demande de venir, je sens que la situation prend une mauvais tournure. LE temps de déposer Junior chez Papi et Mamie, il est là 30 minutes plus tard.

Nous discutons, toutefois nos voix et nos regards trahissent nos angoisses.

Puis le médecin m'annonce que le coeur du bébé ralentit et qu'il faut "mettre un terme à la grossesse". Ces mots je ne les oublierais jamais. Je me suis dit "mais ils veulent tuer mon bébé". Il m'explique qu'il parle d'une césarienne à laquelle Chéri ne peut pas assister. Il doit attendre derrière la porte. Il faut faire vite. De toute façon, ça ne dure que quelques minutes.

On me prévient que bébé risque de ne pas crier, je n'ai reçu qu'une injection pour favoriser la maturation de ses poumons.
Et pourtant, un cri. On me présente mon bébé pour un baiser. Une petite crevette de 840 grammes.
Puis il s'en va pour recevoir ses soins. Je le revois quelques minutes plus tard, intubé, minuscule dans son incubateur. Il part immédiatement avec le SMUR vers un hopital de niveau III. Je ne sais pas quand je pourrais le revoir.

Un nouveau monde s'ouvre devant nous, celui de la prématurité.

mercredi 25 mai 2016

Quid des photos?


Comme à toute maman bloggeuse / papa bloggeur (enfin la plupart) se pose à moi la question des photos et du respect de l'intimité de mon fils.

Pour Junior la question ne se pose pas. Pour éviter tout conflit avec sa mère, je ne poste jamais de photo de lui sur le net (réseaux où je suis pourtant très active) même si elle en poste elle-même.

Pour Petitcha, je me suis longuement posée la question. Ici, à moi de prendre la meilleure décision dans son intérêt.

Les gens opposés à cette pratique vous disent que c'est un manque de respect, que cela lui sera préjudiciable devenu adulte.


Arrêtons nous un moment sur cette remarque. Vous imaginez , vous, un employeur ne pas vous donner un job parce que votre mère  à poster une photo de vous? N'importe quoi!! Il faut arrêter la parano.
Toutefois, nous voyons cette situation avec notre regard de 2016. Qu'en sera t'il en 2040 quand Peticha fera son entrée dans la vie active? Où en seront les lois? Où en seront les logiciels de reconnaissance faciale et de vieillissement?


Je ne veux pas évoquer ici ce qu'il adviendrait de ces photos si elles tombaient dans de mauvaises mains car, même si c'est une réalité, je pense que les pervers ont sévi avant l'explosion d'internet et qu'ils parviendraient à trouver d'autre moyen si le web n'existait plus.

Attention, je ne jette la pierre à personne. J'ai moi-même posté quelques photos sur des réseaux plus ou moins sécurisé. Qui n'est pas fier du premier petit pot mangé {bon d'accord, il y en a plus sur la table et dans les cheveux de maman que dans l'assiette mais bon c'est SON premier vrai repas (super, le "vrai" repas : des légumes mixés sans sels et sans beurre!!)}.
Mais maintenant que Peticha grandit, je voudrais le préserver des incertitudes de l'avenir (du moins de celles-ci!!).
Aussi, j'ai décidé une sorte de compromis : sur les réseaux sociaux comme ici, je ne publierais plus que des photos de Peticha de dos, de dessus... bref sans que vous ne voyez son visage et quant une photo de face sera inévitable, le visage de mon petit ange sera flouté.



Et vous, quelle est votre position sur cet épineux sujet?

mardi 24 mai 2016

Une petite présentation s'impose.

Bonjour,

Je suis Emma, j'ai 35 ans et je vis dans le Nord de la France pardon... les Hauts de France. Je vis avec mon Chéri, son fils de huit ans (dont je vous parlerai ici sous le nom de Junior), notre fils d'un an, nommé ici, Peticha.

Voilà quelques temps que je pense à créer un blog afin de partager une partie de notre quotidien.Je suis très visuelle et j'ai besoin de voir les choses par écrit pour avancer.

Je suis dans une grande période de questionnements éducatifs. En effet, mon fils a un parcours particulier dont je vous parlerai très certainement un peu plus tard. Et comme chaque parent (enfin presque), je souhaite le meilleur pour lui. De ce fait, je n'ai pas repris le travail à la fin de mon congé parental (attention, je ne dis pas que celles qui reprennent leurs boulots ne veulent pas le meilleur pour leur enfant, mais Peticha a, pour le moment des besoins particuliers et être à la maison me permet tous les accompagnements nécessaires).

Passer du temps avec lui me permet de prendre conscience de tout ce que nous pouvons lui apporter et m'amène à me demander comment nous pouvons l'accompagner au mieux vers l'adulte qu'il sera. Je me demande aussi quel accompagnement lui proposera l'école. Va t'elle l'aider à s'épanouir pleinement ou le "formater" afin qu'il entre dans le moule?

Attention, je ne suis pas contre l'école. Je suis une petite fille d'institutrice. J'ai beaucoup de mes amis qui sont dans l'enseignement. Toutefois, je pense que le "système français" ne permet à certains enseignants, qui pourtant ne manquent pas d'idées et d'envies de permettre à nos chères têtes blondes de s'épanouir sereinement, à leur rythme et sans pression (mais ça c'est tout un débat!).

De ce fait, je m'interroge et me renseigne sur des pédagogies alternatives : montessori, les apprentissages autonomes, l'IEF...

Et je propose de partager avec vous mes cheminements, mes questionnements, mes découvertes, mes requestionnements... 

(Notez que même si je parle et je parlerai en mon nom, à la première personne, il est clair ici qu'il s'agit d'un parcours familial que nous faisons ensemble, chacun à notre rythme.).

Je souhaite partager aussi ce que je mets en pratique au quotidien et qui, je pense, me fera avancer vers mon objectif (même si celui ci est encore, pour le moment, un peu fou).
N'hésitez pas à poster dans les commentaires vos réflexions, vos trouvailles, vos idées, vos conseils... qui me nous permettront d'avancer ensemble.


Pour ne rien rater, n'hésitez pas à vous inscrire à la newsletter.

Merci d'avoir pris le temps de lire ce petit préambule, j'ai hâte de vous lire.

samedi 2 avril 2016

EN CONSTRUCTION....

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